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LE SCRP ALERTE SUR LE FLOU DES CONDITIONS D’APPLICATION DU PLURALISME

LE SCRP SALUE LA DELIBERATION DE L’ARCOM RAPPELANT LES PRINCIPES FONDATEURS DU PLURALISME DES MEDIAS AUDIOVISUELS MAIS ALERTE SUR LES CONDITIONS FLOUES DE LEUR APPLICATION EFFECTIVE ET LEURS CONSEQUENCES POUR L’EXERCICE DES RELATIONS MEDIAS

Le Syndicat du Conseil en Relations Publics (SCRP) salue la délibération de l’Arcom du 17 juillet qui réaffirme les principes de pluralisme des courants d’expression, de liberté de la communication et d’indépendance des médias comme socles fondateurs de notre démocratie.
Cependant, le SCRP alerte sur le flou des conditions d’application effective de ces principes, en particulier sur leurs modalités de mise en place par les médias audiovisuels pour répondre au bon respect du pluralisme redéfini et élargi par le Conseil d’État, ainsi que sur les implications de ces modalités pour les professionnels des Relations Publics dans leur collaboration avec les médias.

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« Le SCRP est désireux de prendre part à la définition des conditions d’application des principes de représentation de la diversité des courants de pensée et d’opinion exprimés par l’ensemble des participants aux programmes diffusés, incluant bien-sûr les personnalités politiques, mais également chroniqueurs, animateurs et invités qui sont, souvent, les clients de nos agences. » déclare Sandrine Cormary, Présidente du SCRP, Directrice Générale d’Omnicom PR Group.

« Notre inquiétude réside dans une délibération de l’Arcom qui acte la décision du Conseil d’Etat sans donner les modalités d’application du principe de pluralité et en reportant sur les médias audiovisuels la fixation de ces modalités. Cela pourrait concourir à un fichage des invités non par l’Arcom mais par les médias eux-mêmes et/ou par nos professionnels des Relations Publics et à une auto-censure des médias sur le choix des intervenants comme le rappelait récemment Pierre Louette, PDG du Groupe Les Echos-Le Parisien. » Ajoute Thomas Marko, vice-président du SCRP, fondateur et directeur associé de Thomas Marko & Associés.

Le SCRP salue la délibération rendue par l’Arcom qui vient réaffirmer avec force et conviction le pluralisme des courants d’expression socioculturels comme une valeur constitutionnelle dont le respect est une des conditions de la démocratie et rappeler la primauté de la liberté de communication. L’Arcom s’est défendue « de conduire à la qualification ou au classement de l’ensemble des intervenants à l’antenne au regard des courants de pensée ou différentes sensibilités ». Au contraire, elle a tenu à rappeler que les médias demeurent libres et indépendants dans leurs choix éditoriaux. « Les éditeurs sont seuls responsables du choix des thèmes abordés sur les antennes et des intervenants. »
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Néanmoins, le SCRP se questionne sur plusieurs points.

D’une part sur l’application du contrôle effectif du pluralisme. Le faisceau d’indices dont il est question, s’il a le mérite de renouveler les grands principes du pluralisme, demeure en réalité assez flou et ne vient que confirmer l’étendue des éléments pris en compte : la variété des sujets ou thématiques abordés à l’antenne, la diversité des intervenants dans les programmes et l’expression d’une pluralité de points de vue dans l’évocation des sujets. Les professionnels des relations publics y retrouvent peu de clés sur la méthodologie sur laquelle l’Arcom compte se reposer pour contrôler le bon respect du pluralisme par les médias audiovisuels.

D’autre part, sur l’application effective du pluralisme par les médias eux-mêmes. Si l’Arcom se refuse à tenir elle-même des registres, il est raisonnable de supposer que les médias devront mettre en place des procédures visant à être prêts en cas de contrôle. Les médias devront être à même, pour se justifier du bon respect du pluralisme des courants d’expression socioculturels sur leur chaîne, de fournir à l’Autorité « des données sur la diversité des intervenants, la variété des sujets abordés à l’antenne et la pluralité des points de vue ». De quelle manière vont-ils s’y prendre ? Quels seront les principes et quel fonctionnement des registres des invités tenus par les médias ?

Enfin, nous nous interrogeons sur les implications pour les professionnels des relations médias dans le respect de ce pluralisme à la définition étendue. Etant au service d’une pluralité de parties prenantes, notre mission principale est de donner une tribune aux différents points de vue et positions, de faire entendre les voix plurielles. En tant que contributeurs à la fabrique d’une information qui se doit d’être fiable et sincère, quelles relations entretiendrons-nous demain avec les médias audiovisuels ? Dans quelle mesure pourrons-nous continuer à pratiquer les relations médias audiovisuels sans tenir nous-même des registres sur la variété des sujets ou thématiques abordés par nos clients et de la diversité des points de vue exprimés sur ces thématiques ?

 

 

A propos du Syndicat du Conseil en Relations Publics :

Fédéré depuis 1988, le Syndicat du Conseil en Relations Publics est le syndicat professionnel représentatif du métier de conseil en Relations Publics. Le syndicat compte une cinquantaine des principales agences conseil en relations publics en France soit environ 1/3 du marché français et 1 400 collaborateurs qui partagent la même vision et la même déontologie dans la pratique de leurs métiers au quotidien. Le Syndicat du Conseil en Relations publics est membre fondateur de la Filière communication, le représentant Français de l’ICCO (International Communications Consultancy Organisation qui représente la profession dans 70 pays) et membre de l’ARPP.