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ENTRETIEN DU MOIS : CYRILLE ARCAMONE

Octobre 2024 | Ce mois-ci, pour notre entretien du mois, nous retrouvons Cyrille Arcamone (Vice-président du SCRP et Associé fondateur de MAARC) pour interpréter les grands enseignements de la seconde édition du baromètre IFOP x SCRP sur le travail en agence RP vu par les équipes qu’il copilote avec Julie Barbaras (EKNO).

Ce baromètre, initialement lancé en 2022 auprès des agences membres du SCRP, vise à évaluer l’attractivité des métiers en RP et l’expérience de travail en agence du point de vue des équipes. Deux ans plus tard, cette nouvelle enquête nous permet de suivre l’évolution des indicateurs clés de la marque employeur et de mieux comprendre les facteurs d’engagement des professionnels du secteur.
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  • Dans le baromètre IFOP x SCRP sur le travail en agence RP, 95 % des collaborateurs interrogés affirment aimer leur métier (contre 91 % en 2022) et que 87 % se sentent fiers d’appartenir à cette profession (+ 1pt vs 22). Comment interprétez-vous ce fort attachement à la profession de conseil en relations publics ?

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Ces chiffres sont effectivement très impressionnants. Et témoignent d’un attachement plus fort que celui de la moyenne des salariés français du secteur privé : +5% sur la fierté d’exercer leur métier, et même +21% à la question « recommanderiez-vous d’exercer ce métier à un proche ? ».

Plusieurs facteurs expliquent ce haut niveau d’ « amour » : diversité des sujets traités, intérêt pour le conseil et la stratégie -pour ce qui est du métier lui-même-, ambiance en agence, sentiment d’autonomie ou satisfaction à l’égard des dispositifs de télétravail -pour ce qui est de l’organisation du travail en agence-. D’ailleurs, les collaborateurs citent en moyenne davantage de points positifs que de points négatifs, signe d’une balance qui, sans être parfaite, penche clairement du bon côté.

Le taux de réponse positive à la question « Aimez-vous votre métier ? » atteint même 98% auprès des collaborateurs qui ont plus de 5 ans d’expérience. Ce qui confirme une conviction, toute personnelle : plus on exerce ce métier, plus on intervient véritablement en conseil auprès de clients stimulants et exigeants, sur des sujets variés, plus on aime cette vie professionnelle.

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  • La diversité des sujets traités et le niveau d’autonomie dans leur travail figurent parmi les aspects les plus appréciés par les collaborateurs.  Est-ce que cela reflète un certain type de profil recherché en agence RP ?

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Cela reflète la réalité d’un métier qui a profondément changé au cours des 5 à 10 dernières années. Quelques exemples : le Covid et le télétravail ont conduit à une plus grande responsabilisation, à une accélération de l’évolution du rapport hiérarchique largement appréciée ; l’influence et désormais l’IA élargissent les champs d’expression en particulier pour les plus jeunes consultants ; l’élévation des exigences des parties prenantes combinée à la virulence des débats appellent une plus grande compréhension des phénomènes d’opinion et une capacité à challenger, de façon constructive, les affirmations et les attentes de nos clients…

La qualité de la formation initiale ou de solides qualités rédactionnelles restent des éléments déterminants dans les profils recherchés. Mais, les évolutions de nos métiers valident plus que jamais l’importance de nombreuses soft skills : les qualités relationnelles et l’appétence pour les échanges, pour le travail en équipe, l’agilité et la proactivité, la curiosité pour le monde et pour les débats qui l’animent…
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  • En revanche, la rémunération reste le premier point d’insatisfaction cité par 69% des répondants. Cet item a gagné 10 pts par rapport à la première édition du baromètre en 2022. Comment l’expliquez-vous ?

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Oui, et c’est un sujet complexe. Les études annuelles d’activités du SCRP montrent que les augmentations de rémunérations annuelles dans nos agences sont significatives (+ 6% en 2021, +6% en 2022 et à nouveau +6% en 2023), bien au-dessus de celles de nombreux autres secteurs d’activité. Et surtout, bien au-delà de la progression de nos honoraires moyens. Pour autant, l’enjeu est réel, tout particulièrement chez les 25-34 ans (91% vs 69%). Et on peut le comprendre après la séquence d’inflation que nous avons connue, ou simplement à la lecture des loyers dans nos métropoles.

Mais, au-delà des réponses individuelles que chaque agence apporte à cet enjeu, un constat collectif s’impose. Nous ne répondrons pas durablement et de façon responsable à cette attente sans augmenter la valeur de nos prestations. Nous nous attachons au sein du SCRP à défendre cette valeur, par nos communications, nos labels ou encore nos référentiels… Au demeurant, de moins en moins de clients contestent la valeur des RP jusqu’au moment… de la discussion sur le budget. Et c’est lorsqu’on nous demande de faire plus pour moins, que nous devons nous rappeler de ces chiffres et du besoin impérieux, à moyen et long terme, de garder nos talents.
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  • Pensez-vous que les agences parviennent à répondre aux attentes de développement professionnel de leurs équipes ? On observe qu’environ 55 % des collaborateurs se disent satisfaits de l’accompagnement dans la gestion de leur parcours professionnel et 60 % satisfaits de leur évolution au sein de l’agence. Quelles sont les pistes d’amélioration pour le secteur des agences ?

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Encore un constat intéressant. Oui, la formation, l’accompagnement des parcours professionnels sont des réponses à nos enjeux de fidélisation des talents. Comme toutes les agences n’ont pas les mêmes ressources en interne pour piloter ces chantiers, le SCRP propose notamment des formations, et vient de finaliser un précieux outil : le référentiel des Parcours en agence qui permet d’engager le dialogue sur les étapes de progression et les besoins de formation de chacun.
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  • En regardant l’ensemble des résultats, comment voyez-vous l’évolution des leviers d’engagement au métier depuis 2022 ? Quelles seraient les initiatives les plus efficaces pour rendre le travail en agence encore plus attractif ?

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Au-delà de la question de la rémunération, les collaborateurs interrogés décrivent des pistes pour rendre le travail en agence plus attractif. J’en retiens deux : l’appel très majoritaire à davantage d’investissements dans les outils et technologies. On pense bien sûr à l’adoption de l’IA qui n’inquiète pas nos consultants à titre individuel (83% se disent optimistes sur leur situation professionnelle à l’avenir, contre 62% pour les salariés du privé). En revanche, de tels investissements accompagnés de formations et du partage de  règles déontologiques peuvent certainement contribuer à réduire des tâches chronophages ou à l’utilité incertaine. Autre piste : nos collaborateurs nous invitent à poursuivre, et à rendre sans doute plus audibles, nos actions en faveur d’une meilleure connaissance de nos métiers et de leur utilité pour nos clients, et finalement pour la richesse du débat public.